Colonnes dénudées (1)
ATARAXIE
TUBULAIRE
Alors
même que tous mes orifices vitaux
étaient
diaphragmés
par la
contraction naturelle des fibres
irriguées
de rouge,
les
coulures de mes glandes salivaires,
le
mucus laticifère
de la
déchirure qui balafrait le polype
broncho-pulmonaire,
tout se
versait dans l'oesophage annelé
de
muscle reptilien
dont
l'extrémité gantait le verrou tiré
du
cardia stomacal.
L'injonction
sympathique recommanderait
l'ouverture
du sac.
Rien
n'empêchait le remplissage saumuré
de ce
récipient mou
qui
était réellement le centre lumineux
où mon
intelligence
puisait
la matière des discours sensés.
Là, mes
verbes crus
se
métamorphosaient dans l'humeur grise
du lent
écoulement.
Le flux
intestinal charriait la pensée.
La
lumière omnivore
tapisse
l'intérieur de mon estomac usé.
Mon âme
chavire nue
dans le
courant permanent de la viande.
Chair
se fait verbe
en moi,
entre nourriture et pourriture.
Colonnes dénudées (1994) fut mon premier recueil de poèmes en vers justifiés (ou arithmogrammmatiques)
Libellés : Archives, Colonnes dénudées, Lucien Suel, Poésie, Vers arithmogrammatiques, Vers justifiés
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