mercredi 26 octobre 2011

Suburban Monastery Death Poem 4

Poème sur la mort d'un monastère de banlieue
par d. a. levy (1942-1968)

PRÉFACE
PARTIE ZÉRO
PREMIÈRE PARTIE - L'HISTOIRE
DEUXIÈME PARTIE - LE PUITS


TROISIÈME PARTIE - je crois que c'était sa sœur

Rêve un : niveau zéro 2 - défini comme étant
le voyage dans l'espace conscient -
quand tu atteins une région extrêmement dense
de la conscience - l'esprit
(un zéro mouvant) visualise la
masse consciente comme un ensemble de motifs lumineux
ou comme la lumière...

Rêve deux : une pensée est de la matière -
quelle forme d'énergie utilise-t-on pour
produire une Pensée ?
Penser c'est orga-
niser les pensées ou les schémas
de la pensée -le fait de penser n'est pas de l'énergie.
Quelle forme d'énergie utilise-t-on
pour produire les pensées originales?
Essaie de devenir CELA !

Rêve trois : chaos d'images
vivant le grand film indolore
attendant la sagesse qui est
censée arriver avec l'âge -
un quelconque enfoiré sénile m'a sorti
ça - je ne l'ai pas cru
sur le moment
mais j'ai décidé d'attendre
jusqu'à ce que je puisse trouver une façon
de ne pas attendre sans devenir
immédiatement une nova

hello astronaute
non je n'suis pas une luciole
non je n'suis pas une soucoupe volante
au loin
je suis une unité organique
de conscience attendant
de renaître -pouvez-vous
m'entendre ? pouvez-vous
m'entendre ?

Au Bal de l’Église de la Congrégation d'East Cleveland
en faveur du bistrot assassiné de
la 115ème - & les hors-la-loi qui se pointent à la porte
avec la plus grande partie du fric & s'emmerdant mortellement
Les Enfants de Dieu - les Gringos -les Faiseurs d'Esclaves etc
une église libérale - je m'emmerdais ferme - cherchant
ces yeux --- & j'ai trouvé sa sœur
« les mages aux/mains nues brisant la neige/pour trouver les mots »
t. l. kryss

pour d------

tu danses (sans presque bouger)
dans le sous-sol de l'église
quelqu'un vêtu de couleurs
t'attrape en passant & t'emporte
dans ses bras
& un instant
des traits de chair se montrent

pendant une (petite) éternité (de poète)
mes yeux ont capturé & photographié
ta silhouette mouvante

(ce tableau - mouvant encore -
est accroché dans les galeries sacrées
de mon esprit)

(ce tableau de toi bougeant comme
un ange tantrique - en sûreté dans la
cathédrale de mon crâne)

je me demande si c'est seulement avec
les yeux d'un poète & pour des raisons
d'esthétique que je t'isole
des ombres

plus tard tu es debout à mes côtés
comme un esprit saint irradiant
de lumière & nous échangeons des paroles
que nous ne voulons pas - faisons semblant
de jouer à un jeu que nous n'aimons pas
et nous nous demandons l'un à l'autre
« Qu'est-ce que je veux ? »

« Qu'est-ce que je veux ? »

Gente dame, que veux-tu ?
Quand on t'offre
les limites inconnues du crâne même
tu pars en dansant & fais semblant de
n'avoir pas entendu
tu disparais comme une hirondelle
dans le vent - t'habilles de bleu pâle
& fonds dans le ciel comme si tu
n'avais jamais existé
on dirait presque
que tu refuses de partager les
choses que tu demandes

« la jeune femme qui alla jouer avec les dents de chien de l'été » george seferis

personne n'a même remarqué
que tu t'étais glissée dans l'église anémique
plus dangereuse même que
l'ange de la mort -
je t'ai cherchée
j'ai écrit des poèmes magiques
qui n'ont pas marché
t'ai trouvée quelques instants
hors de l'église unitarienne
des semaines plus tard
me suis assis dans la voiture avec toi
tenant une bouteille de bière entre
tes cuisses
désirant que nos esprits se touchent
que nos doigts & nos lèvres se fondent ensemble
dans la 82ème rue défoncé aux amphétamines
je t'ai encore laissé filer.

que voulais-tu ?

tes cheveux blonds un moment à l'adelès
la lourde lumière d'or autour de toi
gente dame vous étiez belle & je ne
savais pas pourquoi !

un mois plus tard
tu te glissas dans ma tête
alors que je dormais
j'ai essayé de t'expulser
& tu as seulement dit
« c’est pas mal, chez toi »
marrant, personne ne l'avait remarqué avant

ma première expérience télépathique
non-paranoïaque - m'a rendu hystérique
pour des semaines... je suis encore hystérique
j'ai pas de réponses

j'écris seulement ces
proses ? poèmes ? & je me dis
comme je lui disais lorsque j'étais
à Milwaukee & que nos esprits
se touchèrent à nouveau
(PAS D'ESPACE PAS DE DISTANCE)
ça ira peut-être mieux
pour la prochaine génération gente dame
votre fils
pourra lire les poèmes & découvrir
comment nous avons été assassinés
pendant 5000 ans
qu'il sache
qu'il n'y avait pas de place pour nous
sauf bouger ou devenir
invisibles

vous pouvez regarder ceux qui
ne bougent pas assez vite
ils meurent
& on les appelle des poètes
les gens avaient peur des poètes
maintenant ils n'écoutent plus
donc tout va bien(?)
gente dame - vous étiez
belle la nuit où
vous étiez assise au théâtre
très fatiguée et disparûtes
alors que je vous désirais
si fort
& ne savais pourquoi

tout le monde dit
« écris un poème sur east cleveland »

east cleveland
je veux te quitter
j'en ai marre d'être une
des attractions barbues du coin
j'en ai marre d'être paumé
dans ton ennui
je ne laisserai même plus
la télévision me brouter
la braguette
fini les transes télé
fils de putes
qui essayez de vendre la lumière
miracles hologrammes

« c'est une lumière de mauvaise qualité
elle ne dure pas aussi longtemps que le
vrai truc, mais les gens
ne verront pas la différence »

INTÉRÊT 4 % ! LA CLEVELAND TRUST
et son invisible autel de crânes
vous qui riiez
en nous regardant mourir
& soi-disant parce que
nous étions jeunes....

east cleveland AGRANDIT
votre environnement interne
laissez entrer le soleil
je suis trop jeune pour
me suicider pour vous amuser

vous ouvrez les portes
pour que j'aille me perdre
dans votre labyrinthe bureaucratique
vous glacez mon esprit
avec votre intuition de paysans
vos superstitions intellectuelles

en filigrane je sens
les rites émasculés
de la mafia maçonnique

pire que les cultes vaudous
sacrificateurs de poulets

pire que tous les maîtres occultes
de MAGIE blanche & noire
à l'ego bouffi

vos concepts de fraternité
à côté de la plaque & psychopathiques

pire que tous les meurtres
d'enfants à travers l'histoire

east cleveland, ce n'est pas à toi
que je parle - ou de toi
peut-être par toi

« la main droite ignore ce que fait la gauche »
c'est ce qu'a dit un raciste blanc
après avoir donné une danse
à un de mes amis

le comté
chaque fois que je m'en suis lavé les mains
je me suis senti un peu plus sale
en partant



CHANSON DES ENFANTS
pour Patrick O' Malley

à east cleveland la police me dit salut
à cleveland ils me demandent mes fafs
à l'ouest, même si la police me
connaît depuis des années, on me demande toujours mes fafs
comme si y en avait deux comme moi
les deux avec la même tête
mais l'un sans
son putain de livret militaire

des petits hommes verts nous volent
nos apparences, je parie
je pense que les flics d'east cleveland
sont de bons gars
mais je peux toujours pas leur demander mon chemin,
sais pas trop où je vais...
Traduit par Lucien Suel & Henry Meyer

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posted by Lucien Suel at 17:05