lundi 30 juillet 2007

Propylée de glace (6)

Propylée de glace
feuilleton de l’été pourri
par Lucien Suel


6.
Mes mots facilitent le passage des
terreurs nocturnes. Ils présentent
le symptôme au bourreau, la raison
aux barreaux, l'esclave au bureau.

L'électricité torve troue le sang.

Mes mots pistent un succès concret
dans le vase de l'expansion civile
de la culture des crucifères. Tout
absolu a liquéfié sa permanence. A
mesure que le grain enfle, la peur
pourrit dans la terre empurinée de
ma nativité ancillaire. J'éructe à
contre-courant et le vent me rabat
l'immondice entre les cuisses, sur
la bavette de mon caleçon de coton
gris. Un véritable orgasme au sein
du brouillard, au ralenti des pots
d'échappement. Les explorateurs de
la fourche fémorale se battent sur
le front des odeurs, s'acharnent à
dynamiter la marmelade exotérique.

L'humanité est une histoire close,
un musée arachnoïde. Les convertis
minables l'ont voulue ainsi. L'eau
bouillante soulève le couvercle de
ma lessiveuse. Là-dessous, dans la
bienveillance bleutée du savonnage
salivaire, mes sous-vêtements vont
se tordre, se sanctifier, tribades
noyées de vapeur. Noli me tangere.

à suivre...

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posted by Lucien Suel at 07:20