mercredi 25 juillet 2007

Propylée de glace (5)

Propylée de glace
feuilleton de l’été pourri
par Lucien Suel
5.
La marche pesante d'un lourd bovin
écorché par l'acier glacé retentit
onctueusement dans la chapelle des
crânes déçus. Qui peut compter sur
la générosité de la société ? Quel
désir engendrera sa tolérance ? De
quelle console dirige t-on le vide
béant qui engloutit les dents, les
poils, la peau, l'urine et le sang
des prostituées obèses lorsque les
moiteurs citadines ont altéré leur
identité sociale ? La célébrité se
négocie dans les berlingots pleins
de shampooing à la devanture naïve
d'un libraire. Les chimpanzés sont
payés pour enquêter sur la mort de
la pensée occidentale. Qui parle ?

La bonne vieille ironie se goberge
dans les salles d'attente du monde
cathodique. Le jugement sera rendu
sur les bords d'un lavabo émaillé,
parmi les caillots rosés ramoneurs
d'un oesophage ascensionnel, huilé
par les frites à moitié mastiquées
et le muscle de bovidé pré-digéré
,
alors que les trompettes dernières
ne sonneront que pour ajouter leur
alarme aux battements sourds de ma
tête chercheuse. La cruauté de ces
artifices ne devrait pas faire cas
de cette mystification universelle
et illusoire. L'oreille collée aux
vitres, je respire l'odeur oxalée,
je renifle le lait euphorbien, lui
tend l'irréalité de mon désir. Tel
principe de la cécité intérieure y
obéit au prorata des navets d'ivre
dans la soupe de l'immortalité. Je
ne tiens pas à laver itérativement
le cul de la bêtise, la crue de la
maîtrise, le brou de la noire face
sur le suaire de coton synthétique
sans repassage. Éthique sainte sur
l'enceinte étique de mon péritoine
distendu par la lipidité sexuelle.
à suivre...

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posted by Lucien Suel at 09:45