Propylée de glace (2)
Propylée de glace
feuilleton de l’été pourri
par Lucien Suel
feuilleton de l’été pourri
par Lucien Suel
2.
Pour mon premier voyage à Paris, à
califourchon sur la chaise, esprit
altéré, j'eus quelque difficulté à
reconnaître mes absences. Sans les
prévenances de l'intendance bottée
et porcine qui officiait, ignoble,
dans l'abattoir marécageux, je les
aurais irrévocablement oubliées au
long des caillebotis sanglants sur
lesquels les bottes luisantes d'un
boucher traçaient des empreintes à
relever la glotte. Mes biographies
furent donc rédigées par un dément
assoiffé d'estime artistique alors
qu'il était incapable d'assurer la
subsistance de sa femme et de dire
la palette violente de l'ergastule
dans lequel le crédit me forçait à
contempler des merveilles funèbres
à force d'érubescence ophtalmique.
Voici la lumière médicale qui bave
avec attendrissement dans l'ignare
espace de la rectitude totalisante
et toxique. Au seuil de l'hôpital,
au porche de l'étable, aux entrées
des supermarchés de la fibre rose,
les envoyés spéciaux piétinent car
les bas morceaux sont conservés là
où l'oeil humain est inutilisable.
Pour mon premier voyage à Paris, à
califourchon sur la chaise, esprit
altéré, j'eus quelque difficulté à
reconnaître mes absences. Sans les
prévenances de l'intendance bottée
et porcine qui officiait, ignoble,
dans l'abattoir marécageux, je les
aurais irrévocablement oubliées au
long des caillebotis sanglants sur
lesquels les bottes luisantes d'un
boucher traçaient des empreintes à
relever la glotte. Mes biographies
furent donc rédigées par un dément
assoiffé d'estime artistique alors
qu'il était incapable d'assurer la
subsistance de sa femme et de dire
la palette violente de l'ergastule
dans lequel le crédit me forçait à
contempler des merveilles funèbres
à force d'érubescence ophtalmique.
Voici la lumière médicale qui bave
avec attendrissement dans l'ignare
espace de la rectitude totalisante
et toxique. Au seuil de l'hôpital,
au porche de l'étable, aux entrées
des supermarchés de la fibre rose,
les envoyés spéciaux piétinent car
les bas morceaux sont conservés là
où l'oeil humain est inutilisable.
à suivre...
Libellés : Feuilleton, Lucien Suel, PROPILEE, Vers justifiés
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