vendredi 30 juin 2023

Fantaisie psychédélique

MA NAISSANCE SOUS LSD

 eut lieu le 12 août 1967

quelques jours plus tôt

le 5 août exactement

était sorti le premier disque des Pink Floyd

intitulé « The Piper at the Gates of Dawn »

dans les couloirs de l’hôpital

on entendait Syd Barrett chanter

« O Mother tell me more »

ma mère sentit à peine les premières contractions

elle était restée couchée pendant des mois

sur le canapé du salon

planant aux confins de l’univers

et dans son ventre je l’avais accompagnée

en chantonnant de ma toute petite voix fœtale

 

lors de l’accouchement qui dura toute la nuit

ma mère hurlait et riait en même temps

comme si la douleur la faisait voyager

encore plus loin

et quand finalement je sortis de son ventre

j’eus ma première révélation :

l’univers débordait de musique

il était traversé par un nombre infini de sons et de rythmes

qu’aucune oreille (sauf celle de Dieu !) ne pouvait percevoir

dans le HLM de Villeneuve-la-Garenne où nous habitions

mon père faisait tourner en boucle

« Aftermath » des Rolling Stones

« Echoes » des Pink Floyd

le premier disque de Santana

avec le lion gueule grande ouverte sur la pochette

et les dernières chansons des Beatles

à 4-5 ans je connaissais ces albums par cœur

leur musique rythmait tout ce que je percevais et pensais

ma mère et moi nous continuions nos voyages intersidéraux

toujours plus loin toujours plus vite

dans la même barre d’immeubles

des ouvriers africains passaient leur nuit à jouer des percussions

leurs rythmes nous faisaient également voyager

grâce à ma naissance sous LSD

ma connaissance de l’univers n’a cessé de se développer

au fil des années

si bien que je recommanderais à tous les parents

désireux d’ouvrir l’esprit de leurs enfants

à la musique universelle

de recourir à cette technique

Lime and limpid green, a second scene
A fight between the blue you once knew.
Floating down, the sound resounds
Around the icy waters underground.
Jupiter and Saturn, Oberon, Miranda and Titania. 
Neptune, Titan, Stars can frighten.

C’est à toi cher Lucien Suel que je dédie cette petite fantaisie psychédélique

Laurent Margantin

 

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posted by Lucien Suel at 15:21