Archives de la Villa Yourcenar
En septembre 2006, j’étais en résidence à la Villa Yourcenar
en compagnie de Fabienne Kanor et d'Alexandre Ikonnikov. Nous avons
composé ensemble le poème suivant :
YOUR SCENARIO
Mont Cassel, Mont des Recollets, Mont des Cats, Mont Noir.
Autour des monts, à l’horizon, terre et ciel fusionnent.
La poésie, témoignant d’une enfance particulière, vit ici dans
chaque brique.
Sur le bord de la fenêtre, trois pommes regardent Hadrien.
Dedans, bourdonnement de l’aérateur ; dehors, bavardage
matinal des oiseaux.
Une simple tasse de café élimine l’objectivité du matin.
Le gros gras chat noir ronronne sur la carte de France.
Paradoxalement, Zénon hoche la tête et dit : « Oui, oui,
oui. »
L’histoire a sa logique.
Septembre sous les pommiers, fruits tombés, différents stades de
décomposition.
Alexis cueille des marguerites, ourse noire dans le ciel.
Le trio d’écriture triture le tas de mots triés.
C’est la foire aux livres. Écrivains vivants. Entrée gratuite.
Tout autour de la table, les langues s’agitent, joyeusement
différentes.
Parler de tout et de rien en français rend la vie facile et
charmante :
« Encore une toile, cette araignée se paie notre tête. »
« C’est un chat, tout ce qu’il y a de plus bête. »
« Hier nuit, j’ai rêvé. La barbe ! J’étais
russe ! »
« Le ciel est trop grand pour mes lunettes. »
« Comment s’aimer dans les buissons
Si les épines entravent la passion ! »
« Oui, Madame, entre deux baisers, tout ce qui concerne la
politique et les affaires. »
« Autre rose : c’est le féminisme qui nous a perdues. »
« Mon père est mort cet été ; je philosophe. »
« Il existe des endroits dans lesquels vous ne voudriez pas
vivre une seule minute. »
« Un petit âne satisfait et une balle en mousse : nous
sommes assis dans la machine à remonter le temps. »
« Comme elle est courte sur pattes, elle ferait mieux de
sourire ! »
« Ma plume sur la page,
A fait un beau voyage. »
« Après les Thermopyles, Léonidas voulait se rendre au
Mont-Noir. »
Quand il parle tout seul, les murs, les tables et les chaises sont de
fidèles auditeurs.
« Laissez donc sortir le vampire ! »
« De la chétive brebis au puissant mustang, Madame Saxo,
merci ! »
Alexandre Ikonnikov – Fabienne Kanor – Lucien Suel
Saint-Jans Cappel, septembre 2006
Libellés : Alexandre Ikonnikov, Archives, Fabienne Kanor, Lucien Suel, Poème
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