VISIONS D'UN JARDIN ORDINAIRE 19/19
Les petites groseilles rouges nichent sous les
feuilles. La main les soulève. La pince pouce index sectionne. Petite grappe
qui tombe dans la paume, glisse dans le seau en plastique. Ça grouille dedans,
promis à la bassine bouillante, au pot de confiture, à la tartine rose. Dans la
chaleur embrumée de juin, nous tournons, accroupis. L’arbuste encerclé perd de
la couleur. Le rouge est gommé. Le vert et le noir gagnent. Les fruits ne sont
pas là pour rester. Les jeunes filles qui cueillaient les groseilles, sont
parties ailleurs. Elles étaleront bientôt avec le dos de la cuillère, la douce
gelée translucide, sur le goûter, le pain beurré de leurs enfants. Alors, au
centre du second cercle agrandi, le groseillier dépouillé continuera sans bruit
sa vie. Un peu plus loin, dans la haie vive, merles, étourneaux et grives
musiciennes iront grappiller dans les sorbiers orangés, tout un nouveau menu.
Photo Josiane Suel, texte Lucien Suel
Traduction en néerlandais par Johan Everaers
De kleine rode aalbessen hangen verscholen onder de bladeren. De hand licht
ze op. Tussen duim en wijsvinger worden trosjes afgeknepen, vallen in de
handpalm, glijden in de plastic emmer. De bomvolle emmer wacht op de kokende ketel, op de jampot, op de roze
boterham. In de nevelige warmte van juni draaien we gehurkt om de struik. De
ingesloten struik verliest kleur. Rood wordt uitgegumd. Groen en zwart winnen
terrein. Het fruit is er niet om te blijven hangen. De meisjes die de bessen
plukten zijn vertrokken naar elders. Over niet al te lange tijd zullen ze met
de rug van een lepel de doorschijnende zoete jam uitsmeren over het vieruurtje,
de boterham van hun kinderen. Dan, tussen de tweede opgroeiende kring zal de
leeggeplukte bessenstruik zonder morren met zijn leven verder gaan. Een stukje
verderop, is het in de haag een drukte van spreeuwen, zanglijsters en merels.
In de oranje lijsterbes komen ze een geheel nieuw menu wegpikken.
Libellés : Jardin ordinaire, Johan Everaers, Josiane Suel, Lucien Suel, Photos
4 Comments:
Ce jardin se termine (trop vite) en beauté.
On espère que le jardinier va bêcher ailleurs !
Merci Dominique. Ces poèmes et photos ont créés dans les années 90...
Maintenant le jardinier rédige son #journaljardin sous la forme de tweets de 140 signes !
Je n'aime pas les au-revoir, tourner la dernière page d'un livre, la dernière seconde avant de plonger dans le sommeil, je n'aime pas l'idée qu'il puisse y avoir une fin à toute chose.
La série est finie ? Vraiment ? Pas grave, je connais le chemin pour y retourner.
Ces quelques semaines passées au jardin on été un enchantement. Merci Lucien.
"on été un enchantement"...
Réservez moi une poignée d'orties que je me fouette. Sot que je suis de ne pas m'avoir relu.
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