samedi 14 février 2015

Il pleut ou il fait beau... (46)

Je suis pétrifié et croupis, discordant en fenêtre avec vue atroce,
c'est flou en vitre diaphane et Manacoa brûle trouble derrière
– le vague gesticule en vibrations au bord sombre des palmes plombées
et soleil pile de midi lourd les rend brut et charbon.
J'éloigne de moi le rideau laiteux et lis en chemin
vers la terrasse mot des ravisseurs. Les termes fondent en moite,
ainsi qu'encre des caractères puisée dans l'adipeux d'aéré.
Avant que grosse chaleur suinte, ils traçaient des mots très clairs :
rendez-vous dès qu'il a plu, en terrasse, vous viendrez seul
avec la mallette à plumes et sans votre amour en cloque,
et une fois qu'entre de nos terrasses sera bien inondé
vous ferez voguer l'attaché-case de la vôtre à la nôtre,
sans gestes précipités. Alors nous ferons suivre voie inverse au pardessus,
s'il est bien étanche, ce mastic arrivera jusqu'à vous.
Les salauds me cherchent ? Pourquoi pas pelisse, pèlerine, plaid de prof
déposé le dimanche sur épaules pour corriger copies de contrôle orthographique ?
J'arrive en terrasse et il pleut épais, ou l'inverse.
L'entre-nous s'emplit, Ventilateur me montre un autre bouton arraché,
le fait rouler entre pouce et index. De l'autre main
son majeur tendu m'indique que le pouvoir m'est étranger.

à suivre...
« Il pleut ou il fait beau tout le temps au début », un feuilleton de St. Batsal(le pôle qu'elle nie)
ce texte n'est pas tiré d'un vrai fait divers, de même que toute ressemblance, y compris en URSS.

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posted by Lucien Suel at 06:47