Il pleut ou il fait beau... (38)

Message transmis par vitre en train de disparaître à limousine officielle :
« frère du boucher pendu / fourniture récepteur / écoute sous moumoute opé. Terminé ».
Reflets émergent à nouveau devant intérieur sombre de limousine qui disparaît.
A force maquillages tout disparaît, s'efface, différences comme les semblables,
sur voitures et visages à Manacoa, sur carrosseries et peaux liftées,
les mêmes ne sont pas mes semblables, l'altérité est différée,
gommage de corps chez le coiffeur défie le coiffage des gominés.
Des jours de retard cause soleil, palmiers hautains, représentants en plastique
déballant un vert faux sous le couvercle de leur mallette magique
– c'est fini : en voyage sous imper, halluciné sous col redressé,
limousine s'éloigne. Soudain elle apparaît en bruine type Dublin frémissante,
souffle court, seins gonflés, oscillant entre haine et flambée de sensualité :
« certain de n'avoir pas transmis par erreur fameux mot disparu ? ».
En patinette entre asphalte et précipité je tourne à l'angle,
en équilibre de manchot, rattrape mon corps en genou sur pare-choc :
fais l'humble relevé car limousine immobile est officielle et noire,
arrêtée juste en coin, d'une ruelle sombre après avoir disparu.
Mon message est tendu de deux doigts qui percent vitre ouverte
en fente de rideaux sombres – cela explique malvoyance antérieure en habitacle.
L'éclairage public-privé malsain articule aspect minable d'artère avec sentiment
pitoyable, mon imper détrempé colle ma peau froide au plus près.
Tout erroné j'avais tendu sous-message d'échographe archivé en poche.

à suivre...

« Il pleut ou il fait beau tout le temps au début », un feuilleton de St. Batsal, (le pôle qu'elle nie)

ce texte n'est pas tiré d'un vrai fait divers, de même que toute ressemblance, y compris en URSS.