mercredi 2 avril 2014

Colonnes dénudées (5)

BIDON CATAFALQUE 

1

La sanctification
des cloportes est
à l'ordre du jour
naissant. Dessous
l'humidité noire,
à l'abri dans une
réserve cuirassée
de ronces moites,
ils intériorisent
le monde. Les bas
morceaux dilués à
crédit dans l'épi
de la pilosité de
soie s'infectent,
se météorisent et
crèvent en bulles
parenchymateuses.

Autodestructrice,
la sphinctérienne
consubstantialité
métamorphose côte
à côte l'Adamite,
la Tonkinoise, la
Mère Blanche, les
mythes moqueurs à
la barbe du père.

Frémissantes près
de l'ordure, émoi
pur, les antennes
de l'insecte gris
et caparaçonné se
délectent à l'air
tiède émanant des
purulences grises
de la matière. En
agitant des pieds
invisibles sur un
sol spongieux, le
malacostracé suit
la trace noire du
destin humaniste.

Ses congénères le
vouent, déjection
articulée, au tri
postopératoire et
anthropométrique.

Des lambeaux crus
de mucus rose ont
séché sur l'abcès
cérébral. L'arbre
nerveux intoxique
le faisceau bleui
des muscles. Pour
vivre encore, ils
s'allongent parmi
les déchets, sous
les nuages amers. 

Colonnes dénudées (1994) fut mon premier recueil de poèmes en vers justifiés (ou arithmogrammmatiques)  
 

Libellés : , , , , ,

posted by Lucien Suel at 07:54