lundi 31 janvier 2011

SOMBRE DUCASSE 5

Intermède deuxième

VON EINEM REICH ZUM ANDERN.

L'exubérance insolite des corbeaux
frappait l'imagination des bouteilles.

Et les pleurs parmi les tonneaux
jettent des roses éveillées
sur les dindons hématies.
Regard morose et langoureux des langoustes roses.

Où va donc cette brouette lumineuse ?

Les femmes aux grandes serres d'épervier,
chouettes extrapolaires
parmi les cadavres crochus.

Où va donc cette brouette lumineuse ?

L'exubérance insolite des corbeaux
frappait l'imagination des bouteilles.

Robustes parmi les cannes d'aveugle,
demeures sombres des baignoires amulettes.

La larve Éros hypocrite
bave sa langue
boursouflée.

Où va donc cette lumineuse brouette ?

Des nénuphars naturels dans la voie
du tabouret historique,
des images troussées dans le bleu
des barbes rêches.

Où va donc cette lumineuse brouette ?

L'exacte servitude des savoirs
fumeux et sourds et mâchés.
Silence des carrefours du rêve.

Où va donc cette brouette lumineuse ?

L'exubérance insolite des corbeaux
frappait l'imagination des bouteilles.

"Von einem Reich zum andern", poème surréaliste, a été publié en novembre 1966 dans le n° 1 de LA RIGUINGUETTE (École Normale de Garçons d'Arras, éd.).

Libellés : , , ,

posted by Lucien Suel at 09:19