Lucien Suel & Arnaud Mirland en concert (9/10)
Neuvième morceau du concert de Cheval 23, le 6 avril 2010 à La Java : "Les champs de la nuit", un poème extrait de Canal mémoire, aux éditions du Marais du Livre.
Les champs de la nuit s'étendent sous
les nuages difformes. Par les trouées
noires se glissent les braises naines
d'étoiles, d'étoiles de saltimbanques
& Arthur Rimbaud essaie de s'endormir
dans l'herbe douce du bas-côté malgré
le bruit des mobylettes, les ouvriers
du poste de nuit à Biache-Saint-Vaast
.....................................
Le pourtour de la lune est barbouillé
de jaune ocreux. Les pinceaux pointus
des peupliers strient la voûte opaque
des cieux. Le transformateur ronronne
& Blaise Pascal dans le rond lumineux
du réverbère public frissonne au vent
du nord. Le fond de l'air effraie les
philosophes en visite à Wierre-Effroy
.....................................
Les interminables pluies de l'automne
pilonnent les jardins nus. Le silence
et la boue recouvrent les sentiers de
la nécropole. Les morts sont mouillés
& Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski se
passe la main sous la barbe en fixant
les cartes de son jeu. La buée couvre
les vitres de ce bistrot de Lozinghem
.....................................
L'églantine et le sorbier des oiseaux
et le sureau et l'aubépine et l'osier
et la ronce mélangés inextricablement
le long des rails luisants de la voie
& Jack Kerouac colle son front sur la
vitre du compartiment. Les rafales du
vent de la course giflent les fourrés
épais. Prochain arrêt, gare de Beuvry
.....................................
Accroupi dans la poussière le charbon
les cendres, le gamin remplit un seau
en plastique, verse de l'eau, touille
et coule les pâtés. La plage est loin
& Vincent Van Gogh s'est assis sur un
banc dans l'abribus. Il murmure entre
ses lèvres quelque verset du livre de
Job en attendant le bus de Courrières
.....................................
les nuages difformes. Par les trouées
noires se glissent les braises naines
d'étoiles, d'étoiles de saltimbanques
& Arthur Rimbaud essaie de s'endormir
dans l'herbe douce du bas-côté malgré
le bruit des mobylettes, les ouvriers
du poste de nuit à Biache-Saint-Vaast
.....................................
Le pourtour de la lune est barbouillé
de jaune ocreux. Les pinceaux pointus
des peupliers strient la voûte opaque
des cieux. Le transformateur ronronne
& Blaise Pascal dans le rond lumineux
du réverbère public frissonne au vent
du nord. Le fond de l'air effraie les
philosophes en visite à Wierre-Effroy
.....................................
Les interminables pluies de l'automne
pilonnent les jardins nus. Le silence
et la boue recouvrent les sentiers de
la nécropole. Les morts sont mouillés
& Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski se
passe la main sous la barbe en fixant
les cartes de son jeu. La buée couvre
les vitres de ce bistrot de Lozinghem
.....................................
L'églantine et le sorbier des oiseaux
et le sureau et l'aubépine et l'osier
et la ronce mélangés inextricablement
le long des rails luisants de la voie
& Jack Kerouac colle son front sur la
vitre du compartiment. Les rafales du
vent de la course giflent les fourrés
épais. Prochain arrêt, gare de Beuvry
.....................................
Accroupi dans la poussière le charbon
les cendres, le gamin remplit un seau
en plastique, verse de l'eau, touille
et coule les pâtés. La plage est loin
& Vincent Van Gogh s'est assis sur un
banc dans l'abribus. Il murmure entre
ses lèvres quelque verset du livre de
Job en attendant le bus de Courrières
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Lucien Suel
Libellés : Archives, Arnaud Mirland, cheval23, Kerouac, Lucien Suel, Performance, Poésie sonore, Vers justifiés, Vidéo
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