vendredi 5 novembre 2021

Venir au vent (XIII) par Laurent Margantin

vers le spitzberg

notations-respirations

 

II

 

Chaque matin

lorsque je me lève

elle est là

 

une longue ligne

avec sa rangée

de hauts arbres noirs

 

tempête de neige

ce lundi de Pâques

et colline effacée

 

apparaissant

disparaissant

bien de ce monde

 

une tour lointaine

et proche

au nom trop historique

 

elle s'appelle

la tour Bismarck

debout hélas

 

à ma table

je la vois

sans la voir

 

son nom me hante

malgré moi

comme tant de noms

 

Mont Beuvray

Monte Negro

Ewesen

 

une île

effacée et présente

un mot-feu

 

une figure qui tremble

au-dessus des braises

qui rougeoient

 

une piste nue

au bout de toutes les pistes

Larzac

 

réveillé avec ces mots

« où les pistes s'effacent

là commence le chemin »

 

dans l'axe

est-ouest

dans l'axe de la vie

 

telle cette lumière

qui s'épanche

et se couche

 

un océan rouge

le fleuve du jour

s'y jette

 

Laurent Margantin est un auteur et traducteur vivant à la Réunion. Il a publié plusieurs récits (Aux îles Kerguelen, Le Chenil, Roman national) aux éditions Œuvres ouvertes et des poèmes dans plusieurs revues. Il travaille depuis plusieurs années à une édition critique du Journal de Kafka accessible en ligne (www.journalkafka.com). Dernière publication : Les Carnets du nouveau jour /3 (éditions Œuvres ouvertes)

 

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posted by Lucien Suel at 07:32

1 Comments:

Blogger K said...

Un régal, encore ! merci.

08:36  

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