Garçons sauvages de l'Académie 23
Académie
23
La
chambre grise est située sous les toits. Ali et Johnny se sont
branlés ici. On voit les montagnes bleues au-delà de la vallée.
Audrey Carsons lit quelques lignes, message amer et froid infiltrant
son âme. Tous les jours, après le travail, Kiki vient le rejoindre.
Il s'agenouille dans la lueur verte. Prisonniers
de la terre sortez. Écoutez mes derniers mots n’importe où.
Écoutez mes derniers mots n’importe quel monde.
Rendez-vous à St Louis. Une meute de garçons sauvages peut courir
50 miles par jour. Poussière de jeunes mains, cuisses évanescentes
clignotantes. Des fesses imitant le bruit des mitraillettes. Quatre
pyramides surgissent. Tio Mate tourne la page. Ses lunettes glissent
sur son nez. Trois boules entrent dans le rouge bleu-vert. Sa chair
se hérisse, il montre les dents mais il n’est plus un garçon
sauvage, juste un vieux mexicain, les pieds dans la boue et la tête
dans le panier de lettres, l'incurable baratin. Salles de classe,
étoiles argentées. Les mots se brouillent, les lignes d'association
se chevauchent. « No prestamos servicio a los viciosos. »
Le prêtre relit la même phrase plusieurs fois sans la comprendre.
La formule individu brillait
magnifiquement dans le noir.
Ce n’est pas lui qui écrit ces mots, c’est un garçon-lézard
vert qui gratte son cache-sexe de cuir usé d'un doigt lent. Une
puissance étrangère s'empare de son esprit. L'aphrodisiaque est
tellement fort qu'il brise son corps en fragments frissonnants. « El
Nino muerte. »
Lucien Suel
Images par Jean-Pierre Thomas
Libellés : Jean-Pierre Thomas, Lucien Suel, William Burroughs
2 Comments:
Claude Pélieu
toujours infiltré
quelque part
Oui, l'agent de la brigade "Gais Ciseaux" dans le Bunker.
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