mardi 29 novembre 2016

Garçons sauvages de l'Académie 23



Académie 23
La chambre grise est située sous les toits. Ali et Johnny se sont branlés ici. On voit les montagnes bleues au-delà de la vallée. Audrey Carsons lit quelques lignes, message amer et froid infiltrant son âme. Tous les jours, après le travail, Kiki vient le rejoindre. Il s'agenouille dans la lueur verte. Prisonniers de la terre sortez. Écoutez mes derniers mots n’importe où. Écoutez mes derniers mots n’importe quel monde. Rendez-vous à St Louis. Une meute de garçons sauvages peut courir 50 miles par jour. Poussière de jeunes mains, cuisses évanescentes clignotantes. Des fesses imitant le bruit des mitraillettes. Quatre pyramides surgissent. Tio Mate tourne la page. Ses lunettes glissent sur son nez. Trois boules entrent dans le rouge bleu-vert. Sa chair se hérisse, il montre les dents mais il n’est plus un garçon sauvage, juste un vieux mexicain, les pieds dans la boue et la tête dans le panier de lettres, l'incurable baratin. Salles de classe, étoiles argentées. Les mots se brouillent, les lignes d'association se chevauchent. « No prestamos servicio a los viciosos. » Le prêtre relit la même phrase plusieurs fois sans la comprendre. La formule individu brillait magnifiquement dans le noir. Ce n’est pas lui qui écrit ces mots, c’est un garçon-lézard vert qui gratte son cache-sexe de cuir usé d'un doigt lent. Une puissance étrangère s'empare de son esprit. L'aphrodisiaque est tellement fort qu'il brise son corps en fragments frissonnants. « El Nino muerte. » 
Lucien Suel 
Images par Jean-Pierre Thomas 

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posted by Lucien Suel at 07:13

2 Comments:

Anonymous Dominique Hasselmann said...

Claude Pélieu
toujours infiltré
quelque part

10:24  
Blogger Lucien Suel said...

Oui, l'agent de la brigade "Gais Ciseaux" dans le Bunker.

10:28  

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