Gérard de Nerval revisité deux fois
LE
SANS DOT
Je
suis le fou des nuits, le veuf, aux pleurs sans fin,
Fils d'un roi du Sud-Ouest dont la tour n'est que bris :
Ma star à moi n'est plus, et mon luth plein de points
Voit sur lui les rais noirs du Spleen peints à longs traits.
Fils d'un roi du Sud-Ouest dont la tour n'est que bris :
Ma star à moi n'est plus, et mon luth plein de points
Voit sur lui les rais noirs du Spleen peints à longs traits.
Dans
la nuit du sous-sol, toi qui m'as pris
la main,
Rends-moi le Mont si cher et la mer de Là-bas,
La fleur qui plut si fort à mon cœur lourd de deuil,
Et le cep dont un scion au lys des champs se lie.
Rends-moi le Mont si cher et la mer de Là-bas,
La fleur qui plut si fort à mon cœur lourd de deuil,
Et le cep dont un scion au lys des champs se lie.
Suis-je
le dieu des cœurs ou du feu ? Crac ou
Burns ?
J'ai le front qui me cuit pour un smack de la Queen ;
Je dors dans un grand creux où le nix fend les flots...
J'ai le front qui me cuit pour un smack de la Queen ;
Je dors dans un grand creux où le nix fend les flots...
Et
j'ai deux fois — très fort ! — pris
pied au bord du Styx
Tout en jouant tour à tour sur le luth d'un dieu grec
Les bouh ! bouh ! de la sœur et les cris de la fée.
Tout en jouant tour à tour sur le luth d'un dieu grec
Les bouh ! bouh ! de la sœur et les cris de la fée.
Poème
monosyllabique
Extrait
de Couacs 2,
Editions des Vanneaux, 2015.
EL DESDICHEADOR
pièce espagnole
Je
suis le torero du bœuf banderillé,
Le mince capitaine à l'atour ramolli :
Ma muleta m'emporte, en tulle estampillé,
Sorte d'éventail rose acheté chez Tati.
Le mince capitaine à l'atour ramolli :
Ma muleta m'emporte, en tulle estampillé,
Sorte d'éventail rose acheté chez Tati.
Assis
à la sombra, toi qui t'es faufilé,
Rends-moi mes cojones. Et le sable joli,
Fleuri, retentira d'un chœur d'¡ Olé ! ¡ Olé !
D'une bouche avinée au parfum d'aïoli.
Rends-moi mes cojones. Et le sable joli,
Fleuri, retentira d'un chœur d'¡ Olé ! ¡ Olé !
D'une bouche avinée au parfum d'aïoli.
Suis-je
Manolete ? Belmonte ? El Cordobes ?
Mon épée rouge encor du sang de ces gros veaux,
J'ai rêvé dans l'arène où crèvent les chevaux,
Mon épée rouge encor du sang de ces gros veaux,
J'ai rêvé dans l'arène où crèvent les chevaux,
Et
j'ai deux fois vainqueur, acclamé au faciès,
Découpé tour à tour la queue d'un picador
Et les grandes oreilles d'un corregidor.
Découpé tour à tour la queue d'un picador
Et les grandes oreilles d'un corregidor.
Bruno
del Nervalo
Poème
à rimes viriles
©
Bernard
Maréchal
– 2016
Poème
paru sur le
site de Nicolas Graner.
Libellés : Alain Chevrier, Bernard Maréchal, Invité du Silo, Pastiche, Poésie, poésie à contraintes
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