JOURNAL INCOMPLET DE MADAME B. - octobre 2007 - I
Lundi.
Je
n’ai pas ouvert les volets ; ça me suffit d’entendre le vent siffler le
long du chambranle de la fenêtre. Il souffle l’haleine froide dans la
feuillure. J’imagine des gros nuages gris et féroces traversant le ciel
au-dessus du jardin.
Mercredi
Je
m’assieds dans la cuisine pelant ma petite pomme Spartan. Quatre jolis
quartiers blancs et des pépins noirs sur la toile cirée. Le frigo se déclenche
contrepoint à la tactique régulière de l’horloge. Je bois ma troisième tasse de
café. Elle m’emporte le goût de pomme resté entre les dents. Je n’ai jamais
imaginé tremper les quartiers de pomme dans le café.
Vendredi
Hier
l’homme de l’EDF est venu. Pour changer le compteur. C’est nouveau de la
digitalisation. Il m’a expliqué gentiment les ampères et les volts de
puissance, la concurrence de la directive de l’Europe. Le monde change encore
plus vite que moi.
Dimanche
Je
n’ose pas trop me déplacer sur les bords de route, à cause de la boue de
betteraves et aussi les chasseurs s’approchent. Je ne veux pas attraper la
grippe ni me tordre le col du fémur pour me retrouver allongée dans l’hôpital.
Dans le blanc.
Libellés : Journal, Mauricette B.
3 Comments:
Que personne ne commente le retour de madame B. me fait penser à ce que disaient à l'auteur les élèves du collège ou du lycée de Loire Atlantique soit : comment faire pour vivre sans elle ? Evidemment (j'ai lu "Blanche Etincelle" et je m'en vais lui consacrer un billet) (de mon cru) (on me demande de sélectionner des "soupes" afin de "prouver" que je ne suis pas un robot : c'es d'un goût)
Tiens ! Mauricette revient ?
On peut s'essayer à imaginer de quoi sont faits mardi jeudi et samedi...
Madame B. imiterait-elle notre Mauricette (je dis notre, car, vous connaissant tous deux (PDB et K), je sais que vous avez lu (et aimé) les deux romans qui la mettent en scène.) ?
Si oui, on serait là quasiment dans une mise en abyme de l'hétéronyme...
Vous savez que Mauricette (la vraie) a décidé de ne plus tenir de journal et de prendre tout son temps pour vivre. Mais en dehors de son existence "réelle", elle reste une héroïne de papier et sans doute, n'a-t-elle pas fini de nous surprendre littérairement.
En son nom, je me permets de vous remercier de votre passage au Silo.
PS pour K. Je pense que les mardi jeudi et samedi de cette semaine-là, elle les a vécus en lisant-écrivant, hors du monde.
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