VISIONS D'UN JARDIN ORDINAIRE 2/19
Le long du mur, l’allée. Les plaques de fibro
vibrent. Le vent. Le vent souffle. L’allée mène au jardin, allée de béton.
Restes de béton damés dans l’allée. Le long du mur de fibrociment, ça germine.
Ancolie, ancolies. Le lierre, l’aubépine, ronce aussi, sur le ciment, rampe,
verte sur l’amiante, rouille, ronge le lichen. Une longue tige de tournesol a
poussé de l’autre côté de l’allée, haute râpe sur la plaque de fibrociment, arc
tiré, trace blanche sur le gris. Elle penche, elle glisse, elle frotte, elle
s’appuie. Le saillu sauvage s’infiltre sous les blocs de béton, dans le noir
humide du terreau. Le saillu sauvage suce encore. Le saillu sauvage est immortel.
Il vit dans la terre, bulbilles dans le temps, entre les blocs de béton. Un peu
de la boue du jardin suffira. Naine graminée, pousse au jour, vivace, vierge et
belle. Le groseillier est une arcade fleurie. Les chats défilent dans l’ombre
douce.
Photo, Josiane Suel / Texte, Lucien Suel
Langs de muur, het pad
achterom. De vezelplaatjes trillen. De wind. De wind waait. Het pad leidt naar
de tuin, het betonpad. Stukken beton liggen nog in het laantje. Er ontkiemt
iets langs de muur van asbestplaatjes. Akelei, akeleien. De klimop, de meidoorn
en ook braam kruipt op het cement, groene korstmossen vreten het asbest aan. De
lange steel van een zonnebloem groeide op aan de andere kant van het pad, hoge rasp op de vezelplaat,
getrokken cirkel, wit spoor op het grijs. Hij helt voorover, hij glijdt weg,
hij strijkt erlangs en hij leunt ertegen. De wilde vlier vestigt zich in de
zwarte vochtige grond onder het beton. Vlier is niet uit te roeien en ontspruit
op takjes tussen de betonresten. Een beetje van die modder uit de tuin volstaat
al. Dwerggras groeit met de dag, levendig, maagdelijk en mooi. De aalbes is een
bloeiend gewelf waar de katten in de weldadige schaduw lopen.
Traduction en néerlandais par Johan Everaers
Libellés : Jardin ordinaire, Josiane Suel, Lucien Suel, Photos
4 Comments:
très beau merci
Merci de votre visite au jardin.
Je ne manquerai pas de lire les 19 annoncés.
J'aime les jardins et les poèmes ordinaires, ce sont les plus extraordinaires
Christiane
Grand merci, chère Christiane. Ce jardin est ouvert...
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