lundi 10 février 2014

Hommage à Pierre Garnier (1928-2014)

Le début : "le vieil être va mourir ; il se demande ce qu'on va écrire sur sa tombe :  / « A vécu la disparition des bouvreuils. »"
La fin : "le chemin qui mène au cimetière / prenait naguère les chevaux par la taille / / mais il n'y a plus de chevaux."
Entre ces deux visites au cimetière, des courts versets, méditation poétique (Dieu a détourné son regard des hommes) et retour vers l'enfance (Toute une vie pour être simple, pour écrire simplement).
Le vieil être recueille le corps du bouvreuil (Mater Dolorosa).
Le vieil être est vaste et en lambeaux mais il porte l'enfant qu'il fut, fidèle à l'enfant qu'il fut.
Traits, cercles, points, Pierre Garnier nous montrait le monde.
Ici, quelques mots, nous voyons la vie et la mort. 
Le cimetière reproduit le village. 
Les tombes ont la forme d'un sonnet.
C'est émouvant, simple et beau.
Pierre Garnier a vécu la disparition des bouvreuils, a vécu la disparition.

Lucien Suel

J'ai écrit ceci en 2000 dans le Cahier Critique de Poésie, pour rendre compte de la parution de ce petit livre de Pierre Garnier "A vécu la disparition des bouvreuils" - publié chez Fidel Anthelme X.
Pierre Garnier a retrouvé ses bouvreuils le 1er février à Saisseval.

Libellés : ,

posted by Lucien Suel at 07:54