Sombre Ducasse (version justifiée) 31
o path of sweet permanency
le clavier 
j'appuie
sur le timbre de l'enveloppe 
sur
le poussoir d'arrêt du téléviseur 
sur
la touche lecture du magnétophone 
le
bout du pouce pour faire perler la 
gouttelette
de sang j'ai trois images 
grillées
d'ongles sur les yeux jongle 
avec
le porte-jarretelles de la morte 
j'ai
eu une conversation téléphonique 
avec
Claude Pélieu ne me souviens pas 
de
ce qu'on disait non je me rappelle 
uniquement
le son de sa voix il n'y a 
pas
d'abandonné au numéro demandé les 
parasites
grignotent les lignes je ne 
m'attendris
pas sur la médiocrité des 
relations
humaines gelées raidies sur 
la
banquise mes larmes ne feront plus 
de
trous dans la neige don't
eat that 
yellow
snow
le capitaine s'accoude au 
bastingage
& gueule une dernière fois 
BOLLOCKS
avant de vomir une giclée de 
salive
noire sur les vagues grises de 
l'antarctique
sous l'ampoule morne du 
scialytique
le chirurgien suel ânonne 
d'une
voix éteinte colle stylo cutter 
ciseaux
micro on off underwood gutter 
oiseaux
folle sirop silo underpant le 
clic
le clac clic clac & l'infirmière 
en
lamé d'or lui passe sa main gantée 
entre
les cuisses et lui demande rien 
à
déclarer je n'ai pas besoin de lire 
tous
les traités d'astronomie pour me 
souvenir
du big bang je le capte dans 
les
fibres de mes muscles la courbure 
de
mes ongles je le découvre dans les 
mèches
de mes cheveux la dureté de ma 
dentition
ce script n'a pas été écrit 
pour
moi ceci n'est jamais arrivé n'a 
pas
été vécu & le ministre de l'amour 
n'a
pas diffusé cette note de service 
Libellés : Lucien Suel, Pélieu, sombre ducasse, Vers justifiés

 
    
  
  


 
    
    
   
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2 Comments:
Merci beaucoup pour ce Sombre Ducasse 31, Lucien, c'est un morceau vraiment superbe, à relire chaque matin...
Très touché, merci.
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