RUMEURS D'AMOUR
Les mots tombaient. La blessure était toujours présente. Tout en elle était douloureux. Elle avança vers la salle de bains. Un frisson glacé la secoua. Elle aspira profondément. Une torpeur infinie l'envahit. Mais c'était peut-être une illusion ? Elle ne parvenait plus à parler.
Elle avait vécu de ses rêves. Elle ingurgitait cuillerée sur cuillerée. Elle ferma les yeux durant une seconde. Le monde devint morne et mouillé. Ses jambes refusaient de lui obéir. « Tout le monde est si joli. » Cette pensée tournait dans son crâne. C'était si pratique et si universel !
Elle vit un homme sous la pluie. Elle vit ses yeux surprenants. Ils étaient sombres, gris, froids comme la glace. Il hocha très calmement la tête, puis retroussa avec soin les manches de sa chemise.
La chambre tournoyait autour d'elle. Le plancher usé grinçait. Son corps se crispait, raidi. Le plancher ondulait. « Mon Dieu ! Sauvez-moi ! » Elle courut dans le salon. «aPourquoi était-ce impossible ? » Cette brusque pensée lui serra le cœur. «aÉtait-ce la simple vérité ? »
La rage paralysa sa langue. « Il y a un couteau à pain dans la cuisine. » Elle n'avait envie de rien et lui non plus. « Tout n'est pas perdu, dit-il en souriant.a» Elle n'avait plus faim et lui non plus. Il ramassa son chapeau noir. « C'est une plaisanterie ! » Il n'attendit pas sa réponse. Elle se releva, se rhabilla.
La terre était rouge. Ce n'était plus remarquable. Elle vit un jeune garçon arriver. Un jour, il lui avait offert des fleurs d'artichaut. Ses yeux gris avaient un éclat d'acier. Elle chanta en silence. « Dis oui, dis oui ! » Il parut éberlué. Elle resta bouche bée. Son corps récupérait. La complaisance lui cassa le cœur.
Elle avait vécu de ses rêves. Elle ingurgitait cuillerée sur cuillerée. Elle ferma les yeux durant une seconde. Le monde devint morne et mouillé. Ses jambes refusaient de lui obéir. « Tout le monde est si joli. » Cette pensée tournait dans son crâne. C'était si pratique et si universel !
Elle vit un homme sous la pluie. Elle vit ses yeux surprenants. Ils étaient sombres, gris, froids comme la glace. Il hocha très calmement la tête, puis retroussa avec soin les manches de sa chemise.
La chambre tournoyait autour d'elle. Le plancher usé grinçait. Son corps se crispait, raidi. Le plancher ondulait. « Mon Dieu ! Sauvez-moi ! » Elle courut dans le salon. «aPourquoi était-ce impossible ? » Cette brusque pensée lui serra le cœur. «aÉtait-ce la simple vérité ? »
La rage paralysa sa langue. « Il y a un couteau à pain dans la cuisine. » Elle n'avait envie de rien et lui non plus. « Tout n'est pas perdu, dit-il en souriant.a» Elle n'avait plus faim et lui non plus. Il ramassa son chapeau noir. « C'est une plaisanterie ! » Il n'attendit pas sa réponse. Elle se releva, se rhabilla.
La terre était rouge. Ce n'était plus remarquable. Elle vit un jeune garçon arriver. Un jour, il lui avait offert des fleurs d'artichaut. Ses yeux gris avaient un éclat d'acier. Elle chanta en silence. « Dis oui, dis oui ! » Il parut éberlué. Elle resta bouche bée. Son corps récupérait. La complaisance lui cassa le cœur.
Libellés : Cut-up, Lucien Suel, Nouvelle
4 Comments:
Retrouvez ce billet ici: http://www.scoop.it/t/poesie-illuminee
Grand merci pour les illuminations. Très appropriées en cette fin d'année.
Reste à mettre le tout au masculin.
« La complaisance lui cassa le cœur. » L'horreur.
Zéo
¦|
"La complaisance lui cassa le cœur" typiquement une image "mécanique" produite par le cut-up.
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