Le destin nu 3/4
LE DESTIN NU (roman express)
III
III
La jeune fille se leva avec le soleil et se précipita pour assister à l’arrivée à Tonga. La mer était grise et calme et l’étrave la fendait avec un bruit de soie. Je viens d’apercevoir le Palais Royal, le Belle Star juste devant. C’est au bord de la mer. Fait-il beau ? Très beau. Le ciel est clair et il y a une petite brise.
Encore mes yeux, mais n’oubliez pas mes jambes. Il y avait en lui une tension. Elle n’arrivait plus à supporter ce mutisme. Elle était si énervée qu’elle en tremblait. Il se tourna soudain vers elle et la regarda. Il allait parler. Il ouvrit la bouche et donna un coup de poing. Encore une occasion manquée. Elle n’avait pas envie de partir. Bon, et bien j’y vais, s’entendit-elle dire.
Il regardait toujours au loin. Il lui donnait en permanence l’impression de ne pas exister. Je ne savais pas que vous aviez des amis. Je ne le savais pas non plus. Nous avons travaillé un temps. Le monde est bien petit. Un petit brandy de temps à autre. Il est si petit et pourtant il a le diable au corps ! C’est toujours comme ça ? Oui, par moment nous devenons hystériques. Nous nous occupons des tout petits. Ils ne sont pas trop difficiles à manier. Celui-ci est assez calme. Regardez ! C’est de l’argent. Depuis quand écoutez-vous aux portes ? Je sais même son nom. Il se trouve que je vous ai vue dans ses bras. Sous une pile de coussins, il vous a bien embrassée.
Personne ne faisait attention à elle. Ses yeux ne quittaient pas les longues mains, l’homme inconscient. On installa le blessé sur la civière. Il y avait juste assez de lune. Elle croisa quelques couples. L’amour pour certains était si facile ! Elle se laissa tomber à deux pas de l’eau, Voie Lactée en miniature. Son foyer momentané, l’endroit où elle vivait, sa vue la réconforta. Au bout de quelques minutes, elle entendit le bruit.
Une ombre se dégagea. Un homme, seul, s’assit sur un rocher, près d’elle et la regarda un long moment. Vous êtes seule ? Cette façon si calme de l’insulter la rendit folle. On est heureuse de sortir. On se fatigue de surveiller ses mains. Un gibier facile, il a beaucoup de respect pour les femmes. Une foule de gens circulait à bicyclette. Des colliers de fleurs d’hibiscus, marins qui descendaient à terre, une jeune vahiné contre la passerelle. Puis-je vous poser une question ? Est-ce que vous êtes jamais sortie ? Quelquefois, oui. Il est avec vous. Il est ailleurs, dans les nuages. Ils s’étaient lentement rapprochés et ils furent bientôt étroitement enlacés. Le premier baiser. La petite plage. le ciel commençait à éclaircir. La main dans la main. J’espère que vous ne vous êtes pas trompé de côté. C’est le bon côté, lui répondit-il en souriant.
Encore mes yeux, mais n’oubliez pas mes jambes. Il y avait en lui une tension. Elle n’arrivait plus à supporter ce mutisme. Elle était si énervée qu’elle en tremblait. Il se tourna soudain vers elle et la regarda. Il allait parler. Il ouvrit la bouche et donna un coup de poing. Encore une occasion manquée. Elle n’avait pas envie de partir. Bon, et bien j’y vais, s’entendit-elle dire.
Il regardait toujours au loin. Il lui donnait en permanence l’impression de ne pas exister. Je ne savais pas que vous aviez des amis. Je ne le savais pas non plus. Nous avons travaillé un temps. Le monde est bien petit. Un petit brandy de temps à autre. Il est si petit et pourtant il a le diable au corps ! C’est toujours comme ça ? Oui, par moment nous devenons hystériques. Nous nous occupons des tout petits. Ils ne sont pas trop difficiles à manier. Celui-ci est assez calme. Regardez ! C’est de l’argent. Depuis quand écoutez-vous aux portes ? Je sais même son nom. Il se trouve que je vous ai vue dans ses bras. Sous une pile de coussins, il vous a bien embrassée.
Personne ne faisait attention à elle. Ses yeux ne quittaient pas les longues mains, l’homme inconscient. On installa le blessé sur la civière. Il y avait juste assez de lune. Elle croisa quelques couples. L’amour pour certains était si facile ! Elle se laissa tomber à deux pas de l’eau, Voie Lactée en miniature. Son foyer momentané, l’endroit où elle vivait, sa vue la réconforta. Au bout de quelques minutes, elle entendit le bruit.
Une ombre se dégagea. Un homme, seul, s’assit sur un rocher, près d’elle et la regarda un long moment. Vous êtes seule ? Cette façon si calme de l’insulter la rendit folle. On est heureuse de sortir. On se fatigue de surveiller ses mains. Un gibier facile, il a beaucoup de respect pour les femmes. Une foule de gens circulait à bicyclette. Des colliers de fleurs d’hibiscus, marins qui descendaient à terre, une jeune vahiné contre la passerelle. Puis-je vous poser une question ? Est-ce que vous êtes jamais sortie ? Quelquefois, oui. Il est avec vous. Il est ailleurs, dans les nuages. Ils s’étaient lentement rapprochés et ils furent bientôt étroitement enlacés. Le premier baiser. La petite plage. le ciel commençait à éclaircir. La main dans la main. J’espère que vous ne vous êtes pas trompé de côté. C’est le bon côté, lui répondit-il en souriant.
Libellés : Cut-up, Lucien Suel, Roman
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