mercredi 14 septembre 2011

Le destin nu 2/4

LE DESTIN NU (roman express)

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Elle souriait avec des yeux fous, à voix très basse, l’insulte aux lèvres. Elle avait couru tout le chemin. Du matin au soir, et où qu’on aille, toujours un homme d’équipage d’un gros navire... Le soleil avait disparu à l’horizon, un ralenti de cinéma. Heureusement que nous avons des ennuis, pareille solitude, quarante-cinq années de bonheur. Il ne me reste plus grand chose. Je suis en train de devenir fou. C’est une excellente idée. Je serai plus tranquille. Par moments. Le travail. Nous sommes loin du travail. Je sais que la nuit ne fait que commencer. Je suis vraiment épuisé. Je suis une brute. C’est magnifique. Allez, ouste, mourir en silence, comme le loup. Au plus fort de mon agonie je crierai et je mourrai en vous maudissant, en riant, en riant. Moi aussi, je me rappelle la personne qui avait voulu que nous volions et des nageoires pour ceux qui voyagent avec ce monstre. Le sillage du paquebot était la seule chose que l’on pouvait voir. Avec ma main malade, où est le plaisir ? Louchait sur les jambes, il avait les yeux brillants. Un petit paradis, juste pour nous. Une voix sépulcrale : Il y a un message radio pour vous, madame. Si j’étais vous, je ferais attention, elle fait un peu trop les yeux doux. Les enfants l’adorent. Elle s’entraîne à élever une famille nombreuse. Et bien, Colonel, ce spectacle vous plaît-il ? Gambader avec des jeunesses, vous allez nous en donner la preuve. Pas tout de suite, implora le Colonel. Je veux les petites danseuses se trémousser.
Quelle est sa couleur favorite ? Le bleu, je crois. Oui, c’est ça, le bleu. J’ai cru que j’avais des visions. Elle venait de choisir une robe. C’était un imprimé turquoise. Les impressions étaient vert-pâle. Êtes-vous bien installé, Colonel ? La brune incendiaire, la fille en uniforme, séducteur sur le retour, il sourit à tous. La femme brune. Le Colonel fit un petit salut à la jolie blonde. Je passerai vous voir demain, Colonel. Elle fut complètement paniquée. Elle ne pouvait abandonner. Il n’y avait pas d’autre échappatoire. Une sorte de vengeance, en quelque sorte. Elle avait l’estomac noué. Vous avez sans doute raison au détriment de leur santé et de leur confort. Gardons cela pour nous jusqu’à la fin. Ils se quittèrent sur ces mots. Elle était sur un tapis volant. Sous le coup d’une impulsion soudaine, il se pencha et fit claquer deux gros baisers sur ses joues.

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posted by Lucien Suel at 11:33