Mort d 'un jardinier (3)
Les lectrices & lecteurs de Silo me pardonneront, je l'espère, si je publie une nouvelle fois, une dernière fois, un article consacré à mon roman. Il s'agit de la première critique parue dans la presse "papier".
Un texte d'Alexandre Fillon dans Livres Hebdo n° 751, 24 octobre 2008.
Un texte d'Alexandre Fillon dans Livres Hebdo n° 751, 24 octobre 2008.
La mort en ce jardin
Natif des Flandres artésiennes où il réside toujours, Lucien Suel a été l’éditeur de la revue The Starscrewer, consacrée à la poésie de la Beat Generation, et Moue de veau, magazine «dada punk ». Suel qui anime la Station Underground d’émerveillement littéraire, avait déjà publié de nombreux ouvrages de poésie.
Le voici qui passe à la fiction avec le formidable Mort d’un jardinier publié à La Table Ronde. Son héros souffre du genou droit, se sent rapidement fatigué, pense de plus en plus souvent à la mort. Dans son jardin entouré de frênes où la taupe s'immisce entre les artichauts et les carottes, la terre rejette des cailloux, des silex et même parfois des balles. Notre homme, qui a le crâne dégarni, des lunettes, utilise des gants de cuir et porte des chaussures de sécurité, connaît son affaire, la vie cachée des racines.
i! sait d'ailleurs que « les sureaux ont des racines chevelures de gorgone amassées en paquets, chignons merdiques à dénouer », que « le prunellier sauvage se plie à angle droit sous la terre, qu 'il change constamment de direction, qu'il développe la même technique que les rejets des ormes », et sent toujours quand tombe le bon jour pour semer s’il veut récolter radis et laitues.
Armé de sa bêche, prêt à bouter hors de chez lui les sournois mulots qui forent hypocritement carottes et betteraves rouges et les petites limaces noires auxquelles il pourrait donner de la bière pour qu'elles se noient, il se livre à un rituel immuable : « enfoncer soulever retourner enfoncer soulever retourner», sans utiliser le pied, à la force des bras, travaillant comme une machine un jardin en gestation qu'il faut surveiller quotidiennement.
Peu à peu, les souvenirs reviennent, les sensations remontent à la surface.
Superbe chant de vie porté par une écriture lyrique et tenue, Mort d'un jardinier est l'une des meilleures pousses de l'automne. ------------------- AL. F.
Natif des Flandres artésiennes où il réside toujours, Lucien Suel a été l’éditeur de la revue The Starscrewer, consacrée à la poésie de la Beat Generation, et Moue de veau, magazine «dada punk ». Suel qui anime la Station Underground d’émerveillement littéraire, avait déjà publié de nombreux ouvrages de poésie.
Le voici qui passe à la fiction avec le formidable Mort d’un jardinier publié à La Table Ronde. Son héros souffre du genou droit, se sent rapidement fatigué, pense de plus en plus souvent à la mort. Dans son jardin entouré de frênes où la taupe s'immisce entre les artichauts et les carottes, la terre rejette des cailloux, des silex et même parfois des balles. Notre homme, qui a le crâne dégarni, des lunettes, utilise des gants de cuir et porte des chaussures de sécurité, connaît son affaire, la vie cachée des racines.
i! sait d'ailleurs que « les sureaux ont des racines chevelures de gorgone amassées en paquets, chignons merdiques à dénouer », que « le prunellier sauvage se plie à angle droit sous la terre, qu 'il change constamment de direction, qu'il développe la même technique que les rejets des ormes », et sent toujours quand tombe le bon jour pour semer s’il veut récolter radis et laitues.
Armé de sa bêche, prêt à bouter hors de chez lui les sournois mulots qui forent hypocritement carottes et betteraves rouges et les petites limaces noires auxquelles il pourrait donner de la bière pour qu'elles se noient, il se livre à un rituel immuable : « enfoncer soulever retourner enfoncer soulever retourner», sans utiliser le pied, à la force des bras, travaillant comme une machine un jardin en gestation qu'il faut surveiller quotidiennement.
Peu à peu, les souvenirs reviennent, les sensations remontent à la surface.
Superbe chant de vie porté par une écriture lyrique et tenue, Mort d'un jardinier est l'une des meilleures pousses de l'automne. ------------------- AL. F.
J'ajoute un lien vers un autre article publié ce jour sur le blog "Ces mots-là". (LS)
Tous les autres liens concernant "Mort d'un jardinier" : ICI.
Libellés : Mort d'un jardinier
2 Comments:
good to see your novel is being reviewed. Pamela Beach Plymell
good to read yr comment. See you. LS
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