mercredi 19 décembre 2007

Ars poetica

Dan Waber est un poète américain qui dirige le site "Ars Poetica". Tous les jours, depuis le 3 janvier 2007, il met un ligne un nouveau poème. Deux conditions à la publication : le poème doit parler de la poésie et le poète doit avoir été invité par un poète déjà publié sur le site.
C'est mon ami Rod Summers qui m'a donné l'occasion de participer à ce projet de Dan Waber.
Mon "ars poetica" intitulé "Ordinary Poet" a été publié en anglais le 7 décembre 2007.
En voici la traduction adaptée en vers justifiés.

poète ordinaire

langue peut être le monde pour lui et
la poésie allô se trouve partout tout
partout aussi le poète fait une large
part aux collages instantanés dessins
idiots performances & poésie visuelle
poèmes trouvés poésies poèmes express

la poésie mange de tout tout ce qui a
fait son existence lectures relations
trivialités rêves activités physiques
voyages réflexions contemplations une
poésie primaire ordinaire élémentaire

quand on pose des questions qu’est-ce
que la poésie aujourd’hui quelle date
il répond la poésie aujourd’hui c’est
quand je le dis ainsi il est un poète
maintenant quand il fait ce qu’il dit
il est un arbre et la bêche qui coupe
la racine il est la main du gamin qui
clapote dans le bénitier en pierre il
est la rognure d’ongle dans le ventre
d’un chien il est une tige de lin qui
trempe dans l’eau brune de la rivière
pendant que les obus pleuvent dans la
forêt il est un reflet dans le miroir
de l’armoire dont les portes grincent

la poésie vient du vide avide vibrant
dans la tubulure corporelle oui c'est
l'enveloppe superficielle de ce tuyau
elle accepte les pâtées les frictions
les agressions les renseignements les
caresses les bruits et l'odeur cosmos
miniaturisé un infini comme un infini

il est un poète ordinaire qui utilise
son corps son cerveau et son corps et
son souffle son cerveau corps souffle
le poète & l’éditeur l’habitent comme
le jardinier et le lecteur cohabitent
en lui comme le traducteur et le père
de famille cohabitent en lui comme le
merz et le joueur d’échecs cohabitent
en lui comme le cerveau et les boyaux
cohabitent en lui comme les vertèbres
et les fémurs cohabitent en lui comme
le foie et la morve cohabitent en lui
comme le cogneur et le quinquagénaire
cohabitent en lui comme le guitariste
et le microbe cohabitent en lui comme
le buveur de bière et le rôti de veau
cohabitent en lui comme le baiseur de
l’étoile et le gastéropode cohabitent
en lui comme le détritus et les trous
de mémoire cohabitent en lui comme le
cycliste et la chicorée scarole ronde
verte à coeur plein cohabitent en lui
comme ça comme ça et encore son corps
son souffle son cerveau corps souffle

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posted by Lucien Suel at 08:10

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

POLEMIQUE DE LA SCAROLE

Le poète ordinaire
Ne doit s'alimenter
Qu'à l'eau fraîche
Vaguement anisée au besoin
Suivant le niveau de son intoxication
La scarole pour lui
Surtout en version chicorée
Ne peut être source
Que de moulinages intempestifs
Au niveau gastrique
Déclenchant l'arrivée de grands vents
Inodorants au possible

12:36  
Blogger Hector aux bons chevaux said...

texte délicat, j'ai bien aimé...

21:34  
Blogger Lucien Suel said...

You're wellcome.

07:54  

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