La Covidie par Hervé Gasser 14/16
XIV
Vendredi trois avril,
je suis un animal
Social
et domestique à l’écart du cheptel
Moi
l’arpenteur des villes, moi l’homme des foules
Je
marche en ruminant dans mon enclos, je meule
Comme
un lama tondu, comme une vache folle
Et
le soleil coule au balcon comme de l’huile
Je
vois des pangolins et des exponentielles
Fourmiller
de nouvelles beautés d’hôpital
Je
deviens soupe au lait, je fermente, je gueule
Je
m’autorise des commentaires stériles
Sur
le vétérinaire départemental
Qui
me flatte à la télé, me backtrack, m’isole
Et
montre autant de zèle qu’il est malhabile
À
me trouver des anticorps dans l’os à moelle
Prouvant
que si l’on n’a pas peur du ridicule
On
peut être à la fois juvénile et martial
—
Voilà, tu recommences à caricaturer
Tes
images déguisent les gens qui gouvernent
En
gardiens ou soigneurs de parc animalier
Mais
une analogie n’est vraie qu’au figuré
La
voici dite en termes de santé publique :
La
saturation du système hospitalier
Met
à jour la solidarité organique
Entre
les membres d’une société moderne
—
Peut-être as-tu raison mais dans tes
mots savants
Je
n’ai rien entendu qui soit beau ou vivant
***
La Covidie est le journal tenu par Hervé Gasser du 15 mars au 9 mai 2020.
Ce journal divisé en 16 chants est écrit en alexandrins rimés.
Ce journal divisé en 16 chants est écrit en alexandrins rimés.
Libellés : alexandrins, Covidie, Hervé Gasser, Journal, Poésie
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