Venir au vent (XIII) par Laurent Margantin
vers le spitzberg
notations-respirations
II
Chaque matin
lorsque je me lève
elle est là
une longue ligne
avec sa rangée
de hauts arbres noirs
tempête de neige
ce lundi de Pâques
et colline effacée
apparaissant
disparaissant
bien de ce monde
une tour lointaine
et proche
au nom trop historique
elle s'appelle
la tour Bismarck
debout hélas
à ma table
je la vois
sans la voir
son nom me hante
malgré moi
comme tant de noms
Mont Beuvray
Monte Negro
Ewesen
une île
effacée et présente
un mot-feu
une figure qui tremble
au-dessus des braises
qui rougeoient
une piste nue
au bout de toutes les pistes
Larzac
réveillé avec ces mots
« où les pistes s'effacent
là commence le chemin »
dans l'axe
est-ouest
dans l'axe de la vie
telle cette lumière
qui s'épanche
et se couche
un océan rouge
le fleuve du jour
s'y jette
Laurent Margantin est un auteur et traducteur vivant à la Réunion. Il a publié plusieurs récits (Aux îles Kerguelen, Le Chenil, Roman national) aux éditions Œuvres ouvertes et des poèmes dans plusieurs revues. Il travaille depuis plusieurs années à une édition critique du Journal de Kafka accessible en ligne (www.journalkafka.com). Dernière publication : Les Carnets du nouveau jour /3 (éditions Œuvres ouvertes)
Libellés : Invité du Silo, Laurent Margantin, Poésie, Venir au vent
1 Comments:
Un régal, encore ! merci.
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