C’est le matin que l’on grandit (1)

Silo vous propose une série de poèmes en prose de Cédric Bernard : C'est le matin que l'on grandit.
Vous pouvez également vous abonner au blog de l'auteur : Les mots des marées.

1

Il ne pleut pas. Le ciel est dégagé, un bleu pâlot de réveil. Le temps de secouer sa tronche empâtée. Pourtant, la toiture ruisselle d'un léger clapotis, calqué sur le rythme des oiseaux. Pourtant, à y regarder, dessous les grands frênes du jardin, de longs filaments argentés balancent leur miroitement en l'absence de vent. De petites larmes de nuit se retiennent aux membres du grillage. C'est qu'elle en a eu, la nuit, des sueurs froides, de ne pas se voir en finir.

Cédric Bernard