mercredi 2 juillet 2014

Colonnes dénudées (16)

CHANT DU SIGNE ICONIQUE

III

Après avoir rafraîchi à
la fonte froide du trou
boisé la température de
mes doigts, crispés sur
le rail littéraire, ils
cognent, poitrinaires à
s'exténuer l'aorte dans
le travail urticant des
créations motrices. Par
la graisse fondue molle
du soleil, c'est aérien
que j'extirpe la crasse
ongulaire de mon rachis
tuméfié et vieillissant
dans la quiétude rouge.

Même les mouches à brin
viennent brouter l'avis
de décès du cardiologue
répulsif. Les conifères
insinuent leur acide en
tapinois dans l'humus ;
je suis cerné par leurs
miasmes de la terre par
l'éther délétère. Poils
follets voletant agiles
parmi les croix ruinées
du cimetière vinylique.

L'odeur de la couenne a
pimenté la momification
sinusoïdale du hamac de
madras, s'ajoutant à la
fraîcheur sudoripare du
mammifère qui s'est rué
à l'assaut en gueulant.

Le métal mitrailleur se
fraie un passage gluant
dans la boue musculaire
et les veines se vident
dans la terre assoiffée
de protides tandis qu'à
l'ouverture, les bribes
mémorielles s'échappent
en lambeaux lactescents
vers le ciel dominical.

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posted by Lucien Suel at 07:48