Un roman de Guillaume Vissac : Coup de tête
Un premier roman qui aurait pu s’appeler « Fuir
est une pulsion », comme le site web de l’auteur. Histoire d’un corps
adolescent. Corps mutilé parmi les autres corps de la ville. Un héros narrateur
sans autre nom qu’un je, une voix qui parle d’un membre manquant, main droite
cramée, explosée, raclée, perdue, main fantôme, cartilage encore palpitant,
douleur de l’invisible. Un phénomène appelé « désafférentation ».
Narrateur se raconte, raconte pour Ajay (son alter ego ?), raconte Jour J et suivants, quittant (fuyant) la maison, main gauche serrant son sac. Errance dans la ville, avec sa (propre) voix off, qui interrompt le fil de la description, voix cut up dans le crâne. « J’étais à deux doigts de tirer la languette Flanby, Ajay. À deux doigts d’ouvrir l’envers du monde, je te jure. »
C’est une déambulation hyperréaliste sous le soleil Canicule, un déplacement entre les corps. Narrateur rencontre Nil (existe-t-il vraiment ?), Ercini-Fort (femme sensuelle) et son mec, Karl (militant), Arjeen Mangel (femme secourable), et le monstre sans nom de ses rêves d’enfant, X, l’homme aux cheveux bleus. Il ouvre les portes d’EDEN (squat artiste), tracte désabusé, suit les tags, interroge une Madame Irma électronique. « Nil dit qu’avant d’espérer pouvoir commencer à chercher, faut d’abord comprendre comment dire ce qu’on veut chercher. »
Les J passent. À J+ ?, devenu SDF, il arpente la gare, malade, affamé, dégueu. Peut-être prend-il le train, peut-être arrive-t-il dans la montagne, à la poursuite de sa main perdue, à la poursuite de X ? Le roman se termine trois fois. À la troisième fin, la douleur est sans fin, mais Narrateur réintègre tous les corps, prend un aller simple sans grande destination, ETC… Comme sa main perdue, il souffre et sent, absent présent. « Quand on sait pas où sont les trucs qu’on a perdus, on se dit que partout peut se trouver la réponse. »
Narrateur se raconte, raconte pour Ajay (son alter ego ?), raconte Jour J et suivants, quittant (fuyant) la maison, main gauche serrant son sac. Errance dans la ville, avec sa (propre) voix off, qui interrompt le fil de la description, voix cut up dans le crâne. « J’étais à deux doigts de tirer la languette Flanby, Ajay. À deux doigts d’ouvrir l’envers du monde, je te jure. »
C’est une déambulation hyperréaliste sous le soleil Canicule, un déplacement entre les corps. Narrateur rencontre Nil (existe-t-il vraiment ?), Ercini-Fort (femme sensuelle) et son mec, Karl (militant), Arjeen Mangel (femme secourable), et le monstre sans nom de ses rêves d’enfant, X, l’homme aux cheveux bleus. Il ouvre les portes d’EDEN (squat artiste), tracte désabusé, suit les tags, interroge une Madame Irma électronique. « Nil dit qu’avant d’espérer pouvoir commencer à chercher, faut d’abord comprendre comment dire ce qu’on veut chercher. »
Les J passent. À J+ ?, devenu SDF, il arpente la gare, malade, affamé, dégueu. Peut-être prend-il le train, peut-être arrive-t-il dans la montagne, à la poursuite de sa main perdue, à la poursuite de X ? Le roman se termine trois fois. À la troisième fin, la douleur est sans fin, mais Narrateur réintègre tous les corps, prend un aller simple sans grande destination, ETC… Comme sa main perdue, il souffre et sent, absent présent. « Quand on sait pas où sont les trucs qu’on a perdus, on se dit que partout peut se trouver la réponse. »
Lucien Suel
Guillaume Vissac, Coup de tête, éditions Publie.net, collection Temps Réel, roman, livre
numérique, 240 pp., 4,99 €.
NB : Très prochainement, ce roman sera disponible dans la collection Publie.Papier.Libellés : Guillaume Vissac, Roman
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