samedi 10 novembre 2012

Le Train de Tarkos 10

Christophe Tarkos
Le Train (10)

Je n'ai pas mis d'oreilles à mes oreilles, ni d'yeux à mes yeux, ni d'œillères à mon cheval, ni de selle à mon dos, ni armé mon bras, j'ai chaussé des chaussures, je m'en contente. Je ne vais pas à cheval, si j'allais à cheval, j'irais vite chahutant, je ne chahute pas, tranquillisé, j'ai dit adieu à mon cheval, ne m'attendant plus à de nouvelles surprises. J'ai, je n'ai pas dit, j'en ou je n'en dis pas moins, je ne vois pas plus loin. Je n'ai peut-être pas dit je ne mais je ne vois pas, non, ce que j'aurais dit en plus. Je n'ai pas entendu. Si j'avais entendu, je le saurais.

Des roues, des rouges, des rouages, des routes

Je ne suis pas une anémone courant dans le courant des flots. Je n'ai pas dit à l'anémone, je n'ai pas pu, je ne sais pas ce qu'est une anémone, je n'aurais pas pu lui dire, je n'y aurais pas pensé, je n'y pense pas, je ne suis pas au courant, je ne suis pas dans le flot, je n'ai jamais été un anémomètre non plus, je ne suis pas là pour mesurer le vent, l'anémomètre mesure le vent, je ne me mesure pas, je sens le vent de la rigole de l'aération au-dessous de la fenêtre fermée, je ne peux pas mesurer tous les mouvements de l'air des aérateurs de tous les trous par où passe l'air.

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posted by Lucien Suel at 07:52

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

J'adore, vraiment. Cette manière d'écrire me touche particulièrement. Le doute, le doute, le doute... toutes ces avenues et toujours le doute... Dire, comment, quoi, à qui qui recevra comment, et quoi.

Et pourquoi.

Amitié,
Zéo Zigzags

08:56  

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