elle travaillait avec une toute petite caméra, elle parcourait la France je ne suis pas certain que ce soit spécialement pour réaliser (uniquement) ce film - il s'agit d'un documentaire, juste à la fin du siècle précédent - la liste des lieux de tournage est longue comme le bras (enfin j'exagère il doit y en avoir une cinquantaine) mais il me semble me souvenir qu'elle prenait des images tout en poursuivant autre chose comme but - peu importe : ce ne sont pas des photos dont il s'agit mais de ça, on s'en fout - il s'agit d'images de ses mains : ce sont des images animées qui parlent comme des photos et s'il y a tristesse, c'est d'y voir les marques du temps - ces taches tu sais : c'est que, dès qu'elle commence, cette chienne de vie, il faut que comme son ombre la suive ce qui en résulte sûrement et que nous ne savons pas qualifier autrement que ce mot, trois lettres, qu'on n'imprime plus sur la pellicule lorsque le film se termine - on ne les reverra plus, ils et elles s'en sont allé.es et même si l'image est encore là, d'elles et eux, on ne les entendra plus ni rire ni pleurer, on ne sentira plus leur présence et leur parfum, nous n'aurons plus, plus jamais, sur nos lèvres le goût de leur peau - seule peut-être la caresse du souvenir - Les glaneurs et la glaneuse (Agnès Varda, 2000) (merveilleuse merveille - spéciale dédicace de ce commentaire à Maryse Hache, poète clown amie dont demain à Montmartre on dira quelques mots en souvenir)
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elle travaillait avec une toute petite caméra, elle parcourait la France je ne suis pas certain que ce soit spécialement pour réaliser (uniquement) ce film - il s'agit d'un documentaire, juste à la fin du siècle précédent - la liste des lieux de tournage est longue comme le bras (enfin j'exagère il doit y en avoir une cinquantaine) mais il me semble me souvenir qu'elle prenait des images tout en poursuivant autre chose comme but - peu importe : ce ne sont pas des photos dont il s'agit mais de ça, on s'en fout - il s'agit d'images de ses mains : ce sont des images animées qui parlent comme des photos et s'il y a tristesse, c'est d'y voir les marques du temps - ces taches tu sais : c'est que, dès qu'elle commence, cette chienne de vie, il faut que comme son ombre la suive ce qui en résulte sûrement et que nous ne savons pas qualifier autrement que ce mot, trois lettres, qu'on n'imprime plus sur la pellicule lorsque le film se termine - on ne les reverra plus, ils et elles s'en sont allé.es et même si l'image est encore là, d'elles et eux, on ne les entendra plus ni rire ni pleurer, on ne sentira plus leur présence et leur parfum, nous n'aurons plus, plus jamais, sur nos lèvres le goût de leur peau - seule peut-être la caresse du souvenir - Les glaneurs et la glaneuse (Agnès Varda, 2000) (merveilleuse merveille - spéciale dédicace de ce commentaire à Maryse Hache, poète clown amie dont demain à Montmartre on dira quelques mots en souvenir)
échapper à l'odeur
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