UN ÉTÉ EN FLANDRE, poème de Bruno Sourdin

 UN ÉTÉ EN FLANDRE

à Lucien Suel

1. Deux formes noires dans le paysage, une géométrie de la terreur.

2. Un vaisseau file en rase-mottes au-dessus de l'Aa.

3. Tous à la recherche du dernier robot-branleur de Bételgeuse.

4. Reuze Papa et ses soldats synthétiques glissent sur la face du temps.

5. Reuze Maman hurle ses chants d'amour dans le bureau de contrôle.

6. Quelqu'un a dû tripoter les boutons.

7. Vite maintenant je dois me débrancher.

8. Le télépathe de Gravelines est en moi et regarde par mes yeux.

9. Au vidéophone, ses paroles se muent en celles du Joyeux Buveur.

10. Interruption automatique préprogrammée.

11. Voilà les premiers scorpions-orties de retour de Mars sur le trottoir-roulant.

12. Bras artificiels et sourires mécaniques dans le stérilisateur, pensées englouties dans le néant.

13. Odeur de la mort radioactive dans la nuit.

14. Les aiguilles du cadran se mettent à osciller.

15. Mille archers androïdes venus du ciel tressaillent.

16. Pourvu que les Reuzes ne tombent pas en panne.

17. L'électeur de Lamartine allume ses rétrofusées et décolle.

18. Ses visions déglinguées d'initié à l'écran.

19. Ses membres terriens agités de soubresauts.

20. Au pas cadencé, la horde des Malcontents avance.

21. Trou noir.

22. A minuit, la Voix s'évanouit.

Bruno Sourdin

Bourbourg, juillet 94.