dimanche 15 février 2009

Un autre poème de Philippe Castellin

BAISSE UN PEU L'ABAT-JOUR…
par Philippe Castellin

Récapitulons.
la clarté consiste à éclairer toutes les choses de manière égale.
Comment le nier.
Quand on éclaire une chose d’un côté on accroît l’obscurité de l’autre.
Les choses ne sont pas plates. Pas toutes.
Pour pouvoir placer une ampoule au plafond bien au centre il faut un plafond.
Assurément.
Il n’est pas facile de déterminer le centre exact d’un plafond.
La plupart des plafonds sont affectés d’irrégularités.
Si les choses ne sont pas à égale distance du centre du plafond les choses ne sont pas éclairées également.
Certes.
Dans certains cas il n’y a pas de plafond.
S’il n’y a pas de plafond il n’y a pas de sens à évoquer le centre du plafond.
Comment le nier ?
Si l’on met plusieurs sources lumineuses à égale distance des choses et symétriques les unes par rapport aux autres la surface des choses sera éclairée également.
On peut l’envisager.
Un taux résiduel d’obscurité demeure concentré sous les choses ou contracté dans les choses.
Si on ouvre les choses et qu’on les place en apesanteur elles deviennent plus claires.
On peut l’imaginer.
Eclairées par de multiples sources lumineuses situées à égales distance les unes des autres
des choses en apesanteur sans plis absolument plates et sans épaisseur seraient des choses claires.
On peut le croire.
Des choses en apesanteur sans plis absolument plates et sans épaisseur ne se distinguent plus les unes des autres.
Une chose en apesanteur sans plis absolument plate et sans épaisseur n’est pas une chose.
On ne peut pas dire un sans dire deux.
On doit le reconnaître.
Une chose en apesanteur sans plis absolument plate et sans épaisseur n’est pas une chose.
C’est à craindre.
Une chose non une et non chose sans poids ni volume ni épaisseur éclairée par de multiples sources lumineuses est la lumière elle-même.
La lumière elle-même ne se voit pas.
Les choses sont obscures.
A l’évidence.

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posted by Lucien Suel at 09:59