vendredi 25 novembre 2005

Les Coleman

La ficelle du colis est une parente éloignée du nœud coulant du bourreau.
L’organe de reproduction des châteaux de sable est le seau.
Les jours font la queue pour devenir aujourd’hui.
Les sous-marins de luxe ont leurs propres piscines.
Le jour décida de se séparer de la nuit et de suivre sa voie personnelle.
Toutes les pièces du puzzle joignirent leurs efforts pour retrouver celle qui manquait.
Chaque page d’un livre connaît la page d’en face par cœur.
Le bâton de marche n’était pas trop sûr de ce qu’il devait faire lorsque l’homme commença à courir.
La cuillère adore la chaude caresse de la soupe.
La pendule décida de travailler tard cette nuit-là.
Le ballon de foot ignorait dans quel camp il se trouvait.
Où sommes-nous quand nous sommes perdus ?
Il était minuit largement passé mais le vent était encore debout.
Le camp de nudistes organisait son bal costumé annuel.
Voir une baignoire dans une prairie nous remet en mémoire les miracles de la plomberie.
La raison pour laquelle une brouette a une roue, une moto deux et une voiture quatre tient au fait que les humains n’en ont aucune.
Les nouveaux balais soulèvent toujours la même saleté.
Ils allaient l’obliger à avancer sur la planche quand, par un heureux hasard, le bateau coula.
Le dodo ne sait pas qu’il appartient à une espèce disparue.
Toutes les semaines, le cannibale devait trouver un nouveau boucher.
Pourquoi à son retour, le boomerang était-il différent ?
Ils avaient besoin de deux accidents supplémentaires pour terminer leur collection de taches sur tapis.
Une brique sortit en volant de la vitrine du bijoutier.
La théorie veut que si on traverse un lac d’encre sur un radeau de papier buvard, on ne peut pas se noyer.
Il priait pour obtenir enfin la séparation de ses deux mains.
S’asseoir sur le siège des toilettes excite le téléphone.

Extraits du livre de Les Coleman "JE SUIS TROP VIEUX POUR MOURIR JEUNE" (dessins et "irréflexions"), éd. Station Underground d'Emerveillement Litttéraire, 2005.
Traduction de Lucien Suel.

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posted by Lucien Suel at 08:30

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Le dessin est magnifique.
Je ne connaissais pas (merci); il y a un petit coté Maurice Roche jusque dans le titre.

09:59  

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